Co-intervention en terminale

LE MINISTÈRE PERSISTE À DÉSHABILLER LES DISCIPLINES

Lors du Conseil Supérieur de l’Education (CSE) du 21 janvier 2021, le ministère a présenté un arrêté modifiant les modalités d’organisation de la co-intervention pour les classes de terminale bac pro. Cet arrêté prévoit que, pour ce niveau uniquement, la co-intervention puisse prendre 4 formes différentes :

– La co-intervention reste organisée comme pour les classes de seconde et de première et concerne les enseignant×es des disciplines professionnelles, avec celles et ceux de maths-sciences et de lettres.

– La co-intervention concerne toujours les enseignant·es des disciplines professionnelles, mais peut se mettre en place avec toutes les autres disciplines relevant de l’enseignement général (langues, EPS, arts, etc.)

– La co-intervention peut être prise en charge par les enseignant×es des disciplines professionnelles, avec ou sans les collègues d’enseignement général, pour mettre en place des modules « d’insertion professionnelle » et/ou de « poursuite d’études », modules initialement annoncé comme composante de l’accompagnement personnalisé.

– La co-intervention peut donner lieu à la création d’ateliers de philosophie, avec la participation d’un×e certifié×e de cette discipline.

Le choix de la ou des modalités d’organisation de la co-intervention en terminale bac pro est laissé, dans chaque établissement, à l’appréciation du conseil pédagogique, dont on connaît la fréquente non-représentativité. Ce choix devra alors faire partie intégrante du projet d’établissement.

Le regard du SNUEP-FSU

Pour le SNUEP-FSU, de fait, avec ces nouvelles modalités de co-intervention en terminale bac pro, il y aura des horaires d’enseignement différents dans tous les établissements, voire entre les classes d’un même établissement, pour des élèves candidat×es à un même examen national.

Par ailleurs, le SNUEP-FSU rappelle que, quand l’actuelle réforme a été mise en place, les heures de co-intervention ont été en partie préemptées sur les horaires auparavant dévolus aux maths/sciences et aux lettres, pour les enseignements généraux. Avec ces nouvelles modalités, ces heures vont pouvoir être utilisées par d’autres disciplines ! Les enseignant×es de maths/sciences et de lettres risquent d’être pris×es au dépourvu quand il s’agira de boucler des programmes alourdis lors de leur récente refonte, puisque privé×es de 13h d’enseignement sur l’année. De manière générale, le SNUEP-FSU reste opposé à cette modalité pédagogique imposée et demande que les heures qui y sont consacrées soient restituées aux disciplines.

Concernant l’introduction d’un atelier de philosophie, si le SNUEP-FSU est favorable à ce que cet enseignement puisse être dispensé à tou×tes les élèves de terminale bac pro, les conditions de mise en œuvre vont, là aussi, générer de grandes disparités entre les établissements. De plus, cette introduction se fait aux dépends d’autres disciplines qui, de leur côté, ont besoin de temps pour préparer les élèves à l’examen. Pour le SNUEP-FSU il aurait été préférable, pour généraliser cet enseignement à l’ensemble des terminales bac pro, de le financer par une utilisation partielle des heures d’accompagnement. Il a déposé un vœu en ce sens à l’occasion du CSE du 21 janvier, vœu qui a été majoritairement adopté.

Enfin, les ateliers « insertion professionnelle » ou « poursuite d’étude » devaient, au moment de la parution de la réforme, se dérouler dans le cadre de l’accompagnement personnalisé. C’est l’une des raisons qui expliquent la montée en puissance de ces horaires dans les nouvelles grilles, ce que le SNUEP-FSU a toujours dénoncé. En effet, cette montée en puissance de l’AP s’est, elle aussi, effectuée au détriment d’horaires auparavant dévolus aux disciplines.

Pour le SNUEP-FSU, avec ces nouvelles modalités de co-intervention en terminale, le ministère propose tout simplement de continuer à déshabiller les enseignements disciplinaires.

C’est pour cet ensemble de raisons que le SNUEP-FSU s’est prononcé contre cet arrêté lors de sa présentation au CSE, qui, dans son ensemble, a émis majoritairement un avis défavorable.